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Après le gaz, le pétrole de schiste suscite inquiétude et convoitise


 

Il y avait déjà le gaz de schiste pour déchaîner les passions. Et provoquer un affrontement entre, d’un côté, les groupes énergétiques cherchant par tous les moyens à prospecter des sols qualifiés de prometteurs et bénéficier de permis d’exploitation de ce gaz non conventionnel dont les ressources semblent abondantes, et de l’autre, les ONG et la population, soutenues par une frange de la classe politique et de la communauté scientifique, assurant que l’exploitation de cette ressource porte des atteintes considérables à l’environnement. Alors que les sénateurs doivent voter, jeudi 30 juin, la proposition de loi visant à interdire l'exploration et l'exploitation des gaz par fracturation hydraulique, c’est au tour d’un nouveau type d’hydrocarbure de faire parler de lui et de susciter une levée de boucliers : le pétrole de schiste, aussi appelé huile de schiste.

 

Aux Etats-Unis, l’exploitation de ces gisements est en pleine recrudescence. La semaine dernière, plus de la moitié des appareils de forage en service outre-Atlantique fonctionnaient dans des gisements d’or noir, contre 37 % il y a un an et 20 % en 2008, expliquent Les Echos, soulignant qu’il faut remonter quinze ans en arrière pour retrouver un poids aussi important du pétrole par rapport au gaz. Selon les calculs de l’Agence internationale de l’énergie, l'engouement est tel que la production de pétrole de schiste devrait augmenter de 260 % d’ici 2016 pour atteindre 1,4 million de baril par jour, contre 400 000 barils par jour aujourd’hui.

L’explication réside dans les prix du pétrole, environ quatre fois plus élevés que ceux du gaz – avec un baril qui tourne toujours autour de 100 dollars – et donc plus profitables à des groupes énergétiques qui rechignent moins à investir dans des techniques de forage complexes et coûteuses. Car le pétrole de schiste présente les mêmes caractéristiques que son cousin au gaz : il est lui aussi dispersé au sein des roches, au lieu de s’accumuler dans des réservoirs comme le pétrole conventionnel.

A l’instar du gaz, ce pétrole nécessite donc des forages importants et délicats, profonds et à l’horizontale, pour fracturer la roche-mère en injectant d'énormes quantités d'eau, de sable et de produits chimiques sous pression. C’est la technique de la fracturation hydraulique, décriée en raison de la pollution des nappes phréatiques et de la consommation d’eau qu’elle entraîne. Avec les sables bitumineux, les pétroles de schiste sont ainsi les pétroles les plus coûteux et polluants qui soient.

La progression des forages de pétrole de schiste risque ainsi, comme pour le gaz, de se heurter à l’opposition des populations. Aux Etats-Unis, l’Etat de New York a instauré un moratoire d’un an, qui devrait être prolongé jusqu’en juillet 2012, sur ce type de forage.

Une opposition s’amorce aussi en France. Le bassin parisien contiendrait ainsi 100 millions de m3 techniquement exploitables, selon les experts. Dans l’Aisne et la Marne, le groupe pétrolier américain Toréador Resources, associé à son compatriote Hess, y effectue un forage d'exploration depuis le printemps afin d'y chercher du pétrole. Si pour la société pétrolière, cette prospection "n'est ni dangereuse ni destructrice de l'environnement", les associations environnementales, ainsi que les élus et la population, tentent d’empêcher le développement de ce mode d’extraction, dont ils qualifient les ravages de similaires à ceux causés par le gaz.

 

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08/02/2014
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