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Gaz de schiste : la science d’abord


«Avant d’exploiter les gaz de schiste, des études scientifiques poussées sont nécessaires pour évaluer l’impact de cette activité sur l’utilisation des territoires ruraux, l’approvisionnement et la qualité de l’eau, et les émissions de gaz à effet de serre.»

Voilà ce qu’affirmait en mai dernier, dans une lettre ouverte (pdf) au gouvernement américain, le Council of Scientific Societies Presidents, qui regroupe les présidents de 62 sociétés savantes américaines comptant au total 1,4 million de scientifiques membres.

Une mise en garde que la ministre des Ressources naturelles Nathalie Normandeau devrait lire de toute urgence.

Dans l’état actuel des connaissances, rien ne prouve que l’extraction de méthane par hydrofracturation de roches comme les schistes ne va pas, tout comme l’éthanol produit à partir du maïs, constituer une source d’énergie pire que le mal qu’elle est censée remplacer, affirment les scientifiques.

«Voilà encore un exemple où la politique précède les études scientifiques adéquates», écrivent-ils.

Le gaz naturel est souvent présenté comme une énergie moins polluante que le charbon, car il ne génère pas autant de gaz à effet de serre lors de sa combustion. Mais pour connaître son véritable impact sur l’environnement, on doit aussi tenir compte des GES émis lors de la production du gaz.

Et c’est là que le bilan pourrait sérieusement se gâter, si l’on en croit Robert Howarth, professeur d’écologie et de biologie environnementale à l’Université Cornell, qui a tenté d’évaluer les émissions de GES engendrées par l’exploitation des gaz de schiste.

Son bilan (pdf) reste approximatif et n’a encore été publié dans aucune revue savante. Mais il donne froid dans le dos : si l’on tient compte des fuites de méthane susceptibles de se produire lors de l’extraction, alors le gaz naturel obtenu de cette manière générerait autant de GES que le charbon, et bien plus que le diesel ou l’essence !

Le professeur a estimé ces fuites à 1,5 % de la quantité de gaz produite, en se basant sur les chiffres calculés par le département américain de l’Énergie et l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Comme le méthane est un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone, ces fuites auraient un impact majeur sur le bilan environnemental des gaz de schiste.

C’est un «pensez-y bien»…

 

La source ici 

 



10/02/2014
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