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Pour ceux qui ne seraient encore pas suffisamment écoeurés par toutes ces infos.

On nous disait que les points de vue américains et européens était totalement différents sur les gaz de schiste… rassurons-nous : à partir de ce lundi 31 janvier et jusqu’au mercredi 2 février, ils s’apprêtent à se réconcilier dans le faste princier du Marriott de Paris pour le European Unconventional Gas Summit !

Ministres de l’énergie, représentants des poids lourds du secteur du gaz et spécialistes enthousiastes disserteront dans les salons de l’hôtel du 70 avenue des Champs Elysées. Et pour les journalistes qui souhaiteraient se mêler à cette conférence très select, le ticket d’entrée fixé à 2800 euros dissuadera les plus motivés. Heureusement, le site de l’évènement, son programme et sa liste d’invités sont disponibles gratuitement sur Internet et donnent un bon aperçu du ton de ces journées.

Objectif affiché de l’événement : permettre aux industriels de rencontrer des décideurs politiques afin qu’ils puissent :

acquérir des connaissances sur les décisions politiques et le développements des régulations qui [les] aideront à mieux redéfinir leur stratégie sur les gaz non conventionnels de [leurs] pays.

Outre la présence de David L. Goldwyn, du Département d’État américain chargé de l’énergie, la Pologne, l’Ukraine, la Hongrie, le Danemark et l’Allemagne envoient aussi leurs ministres et entreprises leader du secteur.

En revanche, ni Eric Besson, ni Nathalie Kosciusko-Morizet ou autres représentants du gouvernement Fillon ne seront présents selon le site du sommet. Pas plus d’élus locaux dans les invités, alors qu’au moins 5 régions (Paca, Lanquedoc Roussillon, Lorraine, Midi-Pyrénées et Île-de-France) sont désormais concernées par des permis d’exploration. Heureusement, les sociétés exploitantes, géologues et financiers français sont là pour sauver l’honneur : Isabelle Moretti, chef de projet des gaz non-conventionnels chez IFP Energies Nouvelles (ex Institut Français du Pétrole), des émissaires de BNP Paribas, EDF, GDF, Total, Veolia VWS Oil & Gas, Schlumberger, le lobby gazier AFG, etc.

Le programme des conférences laisse songeur, avec notamment la présence de Stephan Singer, directeur de la politique énergétique mondiale chez WWF à la table ronde : How will unconventional gas overcome environmental and public concerns? Car, rappelons-le, tout ce beau monde est là pour parler énergie propre.

Entre un jus d’oranges pressées et une carte de visite, nos prospecteurs de schistes ne manqueront pas de se poser les bonnes questions comme l’acceptation par le public des risques de la fracturation hydraulique ou l’influence de cette nouvelle manne sur les politiques publiques et environnementales de chaque pays. Sans oublier les préoccupations financières et juridiques !

Petit florilège :

Quelle place pour le gaz naturel dans une économie à faible émission de carbone et quelles sont les implications d’une utilisation d’eau en très grande quantité ? ; Trouver l’équilibre entre la perception du public et la réalité environnementale – risques réels ou perçus ; Les limites de la libéralisation du marché quant à la politique de régulation de l’UE ; Pourquoi les importations de GNL et de gaz non conventionnel aideront à la libéralisation du marché du gaz; Discussion sur l’avenir du gaz en Russie, au Qatar et en Iran…

Entre la montée des résistances en France face aux permis d’exploration et les récents incidents survenus à leurs collègues d’outre-Atlantique, cette réunion, organisée depuis 1997 par le lobby britannique The Energy Exchange, promet des soins dignes d’un sommet de Davos :

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