Les anti gaz de schiste préparent un rassemblement citoyen sur l'énergie
Manifestation anti-gaz de schiste, à Nant, le 17 avril 2011. DAMOURETTE/SIPA
ENERGIE - Du 26 au 28 août, les Cévennes accueilleront des débats citoyens sur l'avenir énergétique de la France...
Le collectif anti-gaz de schiste a encore de l’énergie. Malgré le vote de la loi, le 11 mai, interdisant la technique de la fracturation hydraulique, les opposants à l’exploitation des huiles et gaz de schiste restent mobilisés. Ils organisent, aux côtés de l’ONG Les amis de la Terre et d’organisations anti-nucléaire, un rassemblement citoyen du 26 au 28 août, dans les Cévennes. Ces «Etats généraux de nos besoins et de notre avenir énergétique» doivent aboutir à des propositions concrètes que les organisateurs espèrent pouvoir faire peser dans les débats pendant la campagne présidentielle.
Des représentants de plusieurs pays pour évoquer toutes les sources d’énergie
L’énergie nucléaire remise en cause par la catastrophe de Fukushima, les énergies fossiles, dont les gaz de schiste, dénoncées pour leur impact environnemental, les barrages hydroélectriques dévastateurs en Chine ou encore les agrocarburants qui prennent la place des cultures alimentaires… Les problèmes autour de l’approvisionnement en énergie se multiplient. Pour Sylvain Angerand, des Amis de la Terre, il est nécessaire d’ouvrir un débat large entre les citoyens. «Nous avons beaucoup de propositions pour définir un avenir énergétique plus sobre et plus durable, explique-t-il à 20 Minutes. Nous allons croiser les scénarios de sortie des énergies fossiles avec ceux de sortie du nucléaire.»
Des représentants de plusieurs pays seront présents, pour évoquer les problèmes propres à chaque type d’énergie: «Nous voulons faire un débat international, avec des Américains confrontés aux gaz de schiste, des Canadiens qui parleront des sables bitumineux, des Japonais qui ont vécu Fukushima, des gens d’Asie, d’Amérique latine…», énumère Sylvain Angerand.
Confronter les politiques aux propositions qui sortiront des débats
En France, la table ronde initiée par le gouvernement au lendemain de Fukushima n’a pas convaincu les militants associatifs. «Le rassemblement d’août sera le débat que nous n’arrivons pas à avoir avec le gouvernement. Nous avons refusé de participer à la table ronde énergétique car il y a trop de tabous, regrette Sylvain Angerand. Après Fukushima, il est irréaliste d’éluder la question du nucléaire.»
La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, sera conviée à participer aux débats de fin août. Un timing stratégique pour inclure la question énergétique dans la campagne pour l’élection présidentielle de 2012: «Nous ne voulons pas que ce rassemblement soit instrumentalisé par les partis politiques, nous ne les inviterons pas, insiste Sylvain Angerand. Mais nous formulerons des propositions auxquelles nous confronterons ensuite les politiques.»
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