Communiqué de Presse
LETTRE OUVERTE A TOUS LES DÉTRACTEURS DES HYDROCARBURES
Bordes (64) le 18 février 2011 - L’Amicale des Foreurs et des Métiers du Pétrole, entité libre, indépendante, apolitique et asyndicale, créée en 1986, a pour vocation principale la défense de la profession et de tous ses acteurs.
Ce n’est pas une tâche facile, car dans nos démarches et actions nous nous heurtons à des administrations inertes et de plus nous sommes face à des médias orientés qui cèdent plus au sensationnalisme qu’à la recherche de la vérité, de l’objectivité et de la transparence.
Aujourd’hui, il est grand temps de dire « STOP » à la diabolisation de l’exploration et de l’exploitation pétrolière en France.
Cette industrie date de plus d’un siècle, plusieurs dizaines de millions de puits ont été forés dans le monde et plus de 6000 en France.
Elle nous apporte, sous forme de pétrole et de gaz, une énergie miracle qui a révolutionné nos modes de vie et nous a amené un confort matériel inégalé.
Or, depuis quelque temps et sur un mode crescendo, dans les médias, radio, télévision, presse quotidienne et périodique , les chiens de garde les plus virulents de nos écolos-pastèques (bicolores : verts à l’extérieur et rouges vermillon à l’intérieur) ont engagé une virulente polémique sur les forages pétroliers en général et plus particulièrement sur le gaz et l’huile de schiste (shale gas et shale oil en anglais) en mettant en cause les permis accordés en France pour la recherche de gaz et d'huile non conventionnels.
Ils sont brusquement devenus des experts en forage et veulent donner des leçons et imposer des interdictions.
Cette polémique fait boule de neige, elle rebondit partout et s'amplifie journellement.
Des politiques, des responsables de collectivité territoriale, des journalistes, qui n'ont en commun que leur totale ignorance des techniques du forage pétrolier, font du « sensationnalisme » en racontant tout et n'importe quoi sur ce sujet qui commence à faire la une des médias.
En voici un exemple frappant :
D’après l’hebdomadaire LE POINT du 10 Février, José BOVE et Eva JOLY sont tous deux descendus casqués dans une grotte du Languedoc pour faire de la spéléologie anti hydrocarbures, et, dans leurs pérégrinations burlesques souterraines, ils y ont découvert que l’eau était polluée par du gaz de schiste ! Comment l’ont-ils trouvé ? Ces gaz de schistes étant très majoritairement composés de méthane, gaz très peu soluble dans l’eau, incolore et inodore et particulièrement dangereux car fortement explosif, ils ont pris de réels risques en descendant dans cette grotte ! De plus, comme chacun sait, le méthane est le seul hydrocarbure classique qui peut être obtenu grâce à un processus biologique naturel : il se dégage naturellement des zones humides et se forme aussi dans l'estomac des mammifères. Pourquoi alors s’en prendre aux pétroliers plutôt qu’aux agriculteurs ?
C’est burlesque, ridicule, navrant et très grave à la fois : mensonge et désinformation pour troubler l’opinion ! En effet il n’y a encore jamais eu de forage de gaz de schiste dans cette région.
Récemment encore, à l'Assemblée Nationale lors des questions au gouvernement, deux députés sont intervenus de manière très virulente pour dénoncer la recherche de gaz non conventionnel et l'octroi de permis en France à cet effet en mettant en cause le système de fracturation et l’emploi de produits chimiques dans tous les forages.
Ils ont demandé un moratoire, moratoire que la Ministre de l’Ecologie vient d’ailleurs de décider.
La technique de fracturation hydraulique n’est pas nouvelle. Il y a plus de 50 ans qu’elle est mise en œuvre d’une manière parfaitement maitrisée dans les puits pétroliers. Et cela partout dans le monde.
N’est pas nouveau non plus l’utilisation de produits chimiques puisque ceux-ci entrent dans la fabrication des boues qui sont utilisées dans tous les forages, qu’ils soient pétroliers ou d’eau. Il y a des lustres que cela est parfaitement maitrisé et encadré pour protéger les personnes, les aquifères et autres niveaux géologiques et l’environnement.
Cette polémique est dévastatrice pour toute la profession pétrolière et parapétrolière.
L’arrêt de ces recherches aurait des conséquences catastrophiques pour notre indépendance énergétique, pour notre balance commerciale déjà largement déficitaire, mais aussi pour l’emploi, car de tels développements généreraient de nombreux emplois.
Dans l’immédiat elle met en difficulté des sociétés et des entreprises qui ont programmé des travaux dès cette année pour évaluer le potentiel en «shale gas » et « shale oil » des zones sur lesquelles des permis leur ont été attribués.
Exploité depuis plus de dix ans le gaz de schiste est devenu la seconde source énergétique des États-Unis.
La principale technique d'exploitation se fait par forage horizontal avec fracturation hydraulique par injection d'eau sous forte pression avec du sable fin et certains produits chimiques.
Si aux États-Unis il y a eu certains problèmes de pollution, c’est parce que le contexte est tout a fait différent du notre. En effet l'État Américain n'est pas propriétaire du sous-sol, contrairement à ce qui se passe en France et en Europe. Le suivi de l'exploration-production est donc bien différent de ce qu’il est chez nous. Et s’il y a eu des problèmes de contamination et de pollution c’est essentiellement parce que les législations dans ce domaine sont laxistes et n’ont rien à voir avec celles beaucoup plus élaborées et contraignantes que nous avons en France.
Les demandes de permis chez nous exigent une procédure très longue et complexe, mais rassurante, et les études d'impact sont obligatoires.
Et pourtant les médias et certains de nos politiques feignent d’ignorer cela et condamnent unilatéralement les forages pétroliers en traumatisant une population toujours sensible aux annonces de catastrophes, alors qu'il serait indispensable de la rassurer en donnant les informations essentielles sur le sérieux de la constitution d’un dossier de demande de permis de recherche, puis ensuite sur la longue période d’examen de ce dossier avant la procédure d'octroi du permis, et enfin sur la procédure d’octroi d’une concession d’exploitation qui fait l’objet d’une enquête publique, d’une consultation des services administratifs locaux, de l’avis du Conseil Général des Mines et du Conseil d’État. C'est le plus souvent un vrai parcours du combattant qui peut s’étaler sur plusieurs années.
Pourquoi dès lors tout ce tintamarre pour stopper ces recherches ? La société canadienne EnCana qui recherchait du « shale gas » a fait deux puits d'investigation en 2008 sur le permis de FOIX en France, et rien d'anormal ne s'est passé.
Il est vrai que dans le Sud-Ouest les forages pétroliers font partie du paysage, avec les quelques 6.000 puits forés, l’aventure du champ de gaz de Lacq où des problèmes techniques et de sécurité sérieux ont été résolus grâce aux compétences techniques d'avant garde des SNPA, SNEAP et TOTAL. L’exploitation depuis 1957 de ce gisement de gaz à haute pression et forte teneur en H²S est bien la preuve qu’une prise en compte responsable des risques est réalisable en France pour des projets ambitieux.
A l’époque tout était à inventer pour l’exploitation de ce gaz, et des défis technologiques invraisemblables ont été relevés. L’impact de ce projet réussi a été considérable pour notre région du sud-ouest et pour toute l’industrie pétrolière française et mondiale.
Heureusement que nos écolos défaitistes et idéologiquement conditionnés de ce XXIème siècle n’étaient pas là dans les années cinquante, car ils auraient lamentablement anéanti l’épopée de cette fabuleuse découverte de Lacq et brisé l’élan d’une industrie pétrolière naissante qui a eu, à partir de là, un extraordinaire développement et rayonnement international.
Aujourd’hui, comme dans d'autres domaines, les techniques pétrolières se diversifient, évoluent et s'améliorent sans cesse. Il faut faire confiance à la science, aux hommes, au savoir-faire des entreprises, à leurs bureaux d’étude et savoir adapter la règlementation aux nouveaux défis qui se présentent.
Sinon, nous n’avancerons jamais et nous resterons à la traîne des autres pays. En Europe des pays se sont déjà lancés dans de tels projets : l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Pologne, le Royaume-Uni, la Suède.
Avec les responsables politico-administratifs que nous avons, affolés à l’idée d’explorer de nouveaux horizons et solidement accrochés au « principe de précaution », le chemin de fer n’aurait sûrement jamais vu le jour, et le gaz de Lacq serait toujours enfoui dans les profondeurs !
Que cherchent donc ces femmes et hommes politiques ? Sont-ils à la pêche aux voix ? Etrange posture politique que celle d’agiter des peurs ! Pour certains, l’immigration, pour d’autres maintenant les gaz de schiste : il s’agit exactement du même trouble comportemental politique. Mesdames et Messieurs les politiciens, cessez de nous faire peur ! Les français sont inquiets, pas étonnant ! Ils attendent de la classe politique des raisons d’espérer, non des motifs d’inquiétude.
Notre association a dans ses statuts, entre autres buts, celui de défendre la profession et ses acteurs. Nous devons donc réagir à ces tentatives acharnées et infondées de jeter l’anathème sur notre métier pour éviter que cette profession et cette industrie soit sinistrée en France.
En effet, nous sommes fiers de cette industrie, nous voulons la défendre et lui assurer un avenir dans notre pays. Les membres de notre Amicale ont tous participé, ou participent encore, à l’extraordinaire aventure de l’exploration pétrolière, ils ont porté haut les couleurs de la France sous toutes les latitudes, grâce à des compétences et un savoir-faire internationalement reconnus. Ce ne sont pas des kamikazes ni des apprentis sorciers, ils ont appris la modestie et la prudence face aux éléments et aux aléas du travail dans les profondeurs de la terre : ils méritent bien mieux que le mépris dont ils se sentent actuellement l’objet.
Jacques Sallibartant Jean-Claude Rémondet
Président Vice-président
La source --> ICI <--
ou commenté par fabrice Nicolino
À quoi reconnaît-on un chef d’oeuvre ? (sur les gaz de schistes)
Mes aïeux, c’est triomphal ! Le texte que j’ai le vif plaisir de vous offrir ci-dessous a été écrit par une structure de lobbying appelée Amicale des Foreurs et des Métiers du pétrole. Je ne souhaite pas vous gâcher le plaisir de la découverte, mais dans le même temps, je vous invite à noter (au moins) deux points. Le premier, c’est que ces braves pious-pious - la guerre de 14 est éternelle - ne savent pas quoi répondre à la société. Par exemple, sans seulement avancer une information, ils notent, espérant peut-être nous convaincre : « Les chiffres avancés parlant de millions de litres injectés sont fantaisistes ». Amis foreurs, vous êtes follement rassurants. Et le deuxième point, étrangement ressemblant, est qu’ils ne savent pas quoi répondre à la société. Nous savons que des centaines de produits chimiques différents, dont nombre cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens, sont utilisés.
Ce n’est pas une élucubration, c’est simplement un fait. Mais regardez plutôt la fulgurance des Foreurs associés : « L’eau injectée est effectivement traitée pour avoir un PH basique et viscosifiée par un biopolymère, parfois de l’amidon, ou de l’argile ; on rajoute parfois un inhibiteur d’argile pour empêcher cette argile de gonfler. Le secret sur la composition exacte relève plus des pourcentages que de la composition elle-même ». Pas une vérité, pas le moindre début de liste. Vous voulez mon avis ? Mais c’est un aveu. Un gigantesque aveu de ce qu’ils nous préparent.
Je me rends compte qu’il me faut ajouter un troisième point, beaucoup trop sous-estimé selon moi dans notre combat commun. Ces gens ne disent pas un mot de la crise climatique. Pour une raison très simple : leurs amis américains ont lancé leur énième aventure sans se doter - pour cause - d’une étude sérieuse sur les fatales conséquences des gaz et du pétrole de schistes dans ce domaine clé. Je ne cesse de répéter qu’une victoire des foreurs en tout genre signifierait, en réalité, la fin de toute négociation internationale sur les émissions de gaz à effet de serre. DEBOUT !