Gaz de schiste : « NKM » n’en voudrait pas
La ministre de l’Écologie n’a jamais semblé à l’aise sur ce dossier. Même si les récentes révélations de nos confrères de Mediapart ne plaident pas en sa faveur, il ne faudrait cependant pas s’y tromper : c’est bien son prédécesseur Jean-Louis Borloo qui a mis le feu aux poudres en accordant au printemps dernier des permis d’exploration des gaz de schiste.
Une décision embarrassante pour l’actuel gouvernement et qui suscite aujourd’hui le courroux des populations concernées, comme en a témoigné l’important rassemblement de Villeneuve-de-Berg (Ardèche) le week-end dernier. S’agit-il d’un acte fondateur ? L’avenir proche nous le dira.
En attendant, il y a tout lieu de croire que Nathalie Kosciusko-Morizet et son collègue de l’Énergie Éric Besson ont une perception très différente de la polémique actuelle. L’ancien ministre de l’Immigration avait fait sursauter les défenseurs de l’environnement il y a deux semaines en précisant que la mission d’évaluation diligentée début février ne signifie pas que le gouvernement a fermé la porte aux gaz de schiste.
À un peu plus d’un an des élections présidentielles, et alors que tous les sondages donnent Nicolas Sarkozy perdant, la majorité se doit néanmoins de tenir compte des craintes de ses concitoyens, ô combien légitimes vu les images d’apocalypse du documentaire Gasland et les effrayants taux de radioactivité pointés par le New York Times. Ce gouvernement peut-il se permettre de rester dans l’histoire comme celui qui a fait le lit d’une exploitation soutenue dont les dommages écologiques et sanitaires sont avérés ?
Non, estimerait Nathalie Kosciusko-Morizet. Interviewée par notre confrère de RMC Jean-Jacques Bourdin ce matin, elle lui aurait en effet confié en off avoir demandé à François Fillon l’annulation de la totalité des permis exclusifs de recherche pour les gaz de schiste en France. Capitale, l’information a été confirmée par le journaliste auprès de la rédaction d’Owni. « « NKM » est en opposition avec le ministère de l’Industrie sur ce dossier », lui a-t-il précisé.
Problèmes : la refonte à venir du code minier n’envisage aucune disposition spécifique aux gaz de schiste et ladite annulation constituerait un important manque à gagner pour les fleurons nationaux Total et GDF-Suez. Elle serait cependant bienvenue du point de vue environnemental et épargnerait bien des tourments à ce gouvernement déjà gavé de polémiques.
Le Premier ministre tranchera. Réputé peu sensible aux considérations écologiques, il n’en serait pas moins inspiré, à bien des égards, de suivre les recommandations de sa ministre.
La source --> ICI <--
A découvrir aussi
- Dossier gaz de schiste dans "Le Lot en action"
- Dossier de fond. Une mine d'infos. A lire patiemment.